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Est-ce que parler de ton problème avec la pornographie et la masturbation changera quelque chose à ta situation ?

Parfois, quand des personnes m’écrivent pour la première fois, elles commencent par cette phrase : “C’est la première fois que j’en parle à quelqu’un.” D’autres me disent : “Je me sens soulagé, ça fait du bien de vider son cœur.” Et puis il y a ceux qui ont peur : “J’espère que tu ne vas pas raconter mon histoire à quelqu’un…” Ils disent ça parce que parfois je partage des témoignages chocs sur TikTok. Bref, ils sont souvent partagés entre la honte et le besoin de soulagement. Entre la peur d’être jugés… et l’envie d’être compris.

Mais je reviens à ma question : Parler, est-ce que ça change vraiment quelque chose ?

Je vais te répondre en partant de mon propre parcours.

Les premières “personnes” à qui j’en ai parlé n’étaient pas vraiment des personnes… c’étaient des pages internet. Je me souviens qu’un jour, c’était le réveillon du Nouvel An, je ne voulais pas commencer la nouvelle année avec la même histoire. J’ai écrit à l’admin d’une page chrétienne. Il m’a répondu simplement : “Va en parler avec ton pasteur.”

Je devais avoir 19 ans à l’époque. J’ai eu peur. Le pasteur était proche de mes parents. Si je lui disais, il pouvait leur raconter. Et qu’est-ce qu’ils penseraient de moi ? J’ai reculé. La honte était plus forte.

Un peu plus tard, j’ai trouvé un blog catholique. J’ai écrit. Un prêtre m’a répondu. Il m’a parlé avec compassion. Il proposait des outils pour bloquer l’accès aux contenus sexuels. Mais la plupart étaient payants. Et je n’avais pas les moyens.

À l’église, j’avais intégré un petit groupe. Chacun devait raconter son histoire avec Jésus. Ma situation s’était un peu calmée, alors je me suis ouvert. Et là, surprise : plusieurs vivaient ou avaient vécu la même chose. Moi qui croyais être “le seul”, “le plus sale”, “le plus loin”… j’ai compris qu’on n’est pas si différents. En m’ouvrant, j’ai reçu. Et les autres ont aussi reçu de moi.

J’en ai aussi parlé avec un ami proche. Lui aussi était dedans. Il avait même eu le courage d’en parler à sa mère. Elle lui disait simplement de beaucoup prier contre ça.

Un jour, j’en ai parlé avec un grand frère au bureau. Il m’a dit que ça l’avait perturbé lui aussi, pendant des années. Mais il avait eu un tournant : un jeûne, une prière intense, accompagné d’un mentor dans la foi. Après ça, il s’est marié et sa vie a changé. Il m’a offert deux versets à méditer. Rien que ça, ça m’avait marqué.

J’en ai aussi parlé avec une ancienne monitrice de mon école du dimanche. Elle m’avait toujours beaucoup encouragé. Elle me disait souvent : “Quand le désir vient, ouvre ta bouche et dis NON, je ne veux pas.” Je ne l’ai pas appliqué sérieusement, mais je n’ai jamais oublié.

Une autre fois, j’étais en relation avec une fille que j’aimais beaucoup. Certains disent que sortir avec une femme règle le problème… mais ce n’était pas vrai pour moi. Je lui ai partagé mon combat. Elle ne m’a pas jugé. Elle m’a accepté, et elle a travaillé avec moi.

J’en ai même parlé à ma mère. Mais bien plus tard. J’avais peur qu’elle me déteste. Finalement, elle s’est ouverte à moi. Elle m’a révélé des choses sur mon histoire, l’histoire de ma famille. Et là, j’ai compris des éléments que je n’avais jamais reliés. Par exemple, pourquoi la pornographie… et pas l’alcool ? Cette discussion m’a aidé à reconnecter des morceaux.

La dernière personne à qui j’en ai parlé, c’était mon père. Ce fut intense. Il ne m’a pas fait de cadeau. La discussion était tendue. Pendant un moment, j’ai regretté. Mais après réflexion, je me dis que j’avais peut-être besoin d’entendre certaines choses dures, pour me réveiller encore plus.

Mais malgré tout ça… malgré tous ces partages… Je n’ai pas arrêté immédiatement.

Et c’est là que je veux être honnête avec toi. Pour certaines personnes, parler une seule fois suffit. Une réponse, un mot, une prise en charge, et c’est terminé. Mais pour moi, ça n’a pas suffi.

Et j’ai compris pourquoi : tu arrêtes vraiment quand tu décides vraiment d’arrêter.

J’en ai parlé parce que j’étais fatigué. Parce que j’étais au bout. Parce que je voulais que ça cesse. Mais… je n’étais pas encore prêt à renoncer à ce petit plaisir. Je m’étais même convaincu que j’aimais ça. Je n’étais pas encore prêt à assumer les actions concrètes que ma décision impliquait. Et parfois, je me disais même : “Est-ce qu’on peut vraiment vivre sans ce plaisir-là ?”

La dernière chose que j’ai comprise en parlant : tu ne peux pas contrôler la réaction des gens.

Certains vont t’aimer davantage. D’autres vont te juger. D’autres vont se séparer de toi. Chacun parle selon ce qu’il pense du sujet. Mais ce que tu dois savoir, c’est que dans chaque réaction, il y a quelque chose à apprendre.

Parler changera quelque chose… seulement si tu as décidé que les choses doivent vraiment changer.

Si tu veux aller plus loin, je te propose 3 choses simples à faire aujourd’hui :

  1. Écris noir sur blanc ce que tu veux vraiment. Pas une prière vague. Une décision claire. “Je veux être libre. Je suis prêt à changer.”
  2. Choisis une personne de confiance et ouvre toi. Pas pour “vider ton sac”, mais pour commencer une vraie transformation.
  3. Commence une première action visible. Par exemple : si tu étais une personne libre, à qui voudrais tu ressembler ? Elon Musk ? Prends photo d’Elon Musk, colle-là dans ta chambre ou met la en fond d’écran de ton téléphone. Chaque fois que tu la regardes tu te rappelleras de ta décision.

Parler ne suffit pas. Mais parler avec une décision dans le cœur, c’est déjà le début d’un vrai changement.

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